La Part des anges (The
Angels’ Share), de Ken Loach (2012).
L’engagement politique de Ken Loach à l’extrême-gauche n’est un secret pour
personne -- engagement qui lui a souvent valu (et lui
vaut encore) l’hostilité d’une partie des médias britanniques. Il est vrai
qu’en général il ne fait guère dans la nuance et qu’il a souvent la patte assez
lourde, pratiquant un manichéisme pour le moins simplificateur assorti de
discours indigestes. Rien de tel cette fois où il nous propose (pour reprendre
un terme répandu par la presse mais qui ne me paraît pas vraiment adapté) une
comédie -- pas un grand film certes (Loach est-il seulement
un grand cinéaste ?), mais une œuvre aimable et qui donne tout de même à
espérer. Un de ces types de comédie comme les cinéastes italiens savaient si
bien en faire dans les années 60 et 70, c'est-à-dire enracinée dans la réalité
sociale, en sympathie avec les déshérités de la vie et d’un comique non exempt
d’une certaine gravité.