Au
bout du conte, d’Agnès Jaoui (2012).
Tant au cinéma (comme scénaristes
d’abord, notamment pour Alain Resnais) qu’au théâtre (« Cuisine et
dépendance » date de 1991), le tandem Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri
s’attache à des histoires unanimistes où les personnages vont, viennent, se
croisent, s’assemblent ou au contraire se séparent, saisissant au passage ce
que l’on pourrait appeler, faute d’un meilleur mot, l’air du temps -- ce que faisait, mais dans un registre bien
différent, le Sautet première manière, celui des Choses de la vie (1970) ou de Vincent,
François, Paul et les autres (1974). Ils témoignent d’une qualité très
régulière dans l’écriture des dialogues (héritage sans doute de leur expérience
théâtrale) mais beaucoup plus fluctuante dans les développements de leurs
scénarios : d’où, à l’arrivée, des films plus (Le Goût des autres, 2000) ou moins (Comme une image, 2004, et Parlez-moi
de la pluie, 2008) convaincants et qui, en dépit d’une petite musique assez
personnelle, ont parfois du mal à trouver leur unité et leur cohérence. Au bout du conte, leur dernier opus,
comptera, si j’ose dire, au nombre de leurs réussites.