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8 janvier 2013

Splendeurs du cinéma (2).


Réédition de Sunset Boulevard (Boulevard du crépuscule), de Billy Wilder (1950).

            La nouvelle année commençant à peu près comme la précédente s’est achevée, on ne m’en voudra pas trop d’abandonner un instant une actualité sans grand intérêt au profit de rééditions qui laissent loin derrière elles, je l’ai déjà dit à propos de Splendor in the Grass , l’essentiel de la production qui nous est proposée chaque semaine  --  en attendant la sortie prochaine de The Master, de l’excellent Paul Thomas Anderson. Toutes les reprises ne se valent évidemment pas, certaines ne méritant nullement cet honneur (voir récemment L’Etrange créature du lac noir ), mais la plupart justifient le grand intérêt que l’on peut nourrir pour le cinéma  --  intérêt dont la fréquentation des salles que l’on disait autrefois « de première exclusivité » nous fait trop souvent douter. Aussi, pour reprendre une formule célèbre, à la question : « Quoi de neuf ? », peut-on répondre ces temps-ci : Lang (avec le cycle qui vient de s’achever au « Cinéma de Minuit » de France 3), Kazan, Wilder, voire Zinneman ( High Noon ) et pourquoi pas Martin Ritt dont Hud (Le Plus sauvage d’entre tous, 1963) est une heureuse redécouverte, j’en parlerai prochainement. Cependant, histoire de respirer un peu l’air des sommets, commençons par Sunset Boulevard.

21 novembre 2012

Une nouvelle perle wilderienne.


Réédition de A Foreign Affair (La Scandaleuse de Berlin), de Billy Wilder (1948).

            Chaque nouvelle vision d’un film de Billy Wilder, loin de tempérer des enthousiasmes anciens, confirme, renforce et même amplifie l’importance au sein de l’âge d’or du cinéma américain classique de ce cinéaste trop longtemps sous-estimé. Mais comme tout grand cru, son œuvre ne cesse de se bonifier avec le temps. Même un film aussi étranger à sa nature que The Spirit of Saint-Louis (L’Odyssée de Charles Lindbergh, 1957), revu tout récemment[1], ne manque pas de moments tout à fait dignes de son immense talent et où l’on retrouve son style inimitable. Autant dire que la réédition de A Foreign Affair, assurément pas le plus connu de ses films,  nous permet aujourd’hui de (re)-découvrir une nouvelle perle wilderienne  --  une de plus pourrait-on dire.

7 octobre 2012

Un grand cirque noir et cynique.


Réédition de Ace in the Hole/The Big Carnival (Le Gouffre aux chimères), de Billy Wilder (1951).

            Il y a toujours eu avec Billy Wilder une sorte de malentendu. Le succès de quelques-unes de ses comédies les plus célèbres (The Seven Year Itch/Sept ans de réflexion, 1955, Certains l’aiment chaud/Some Like It Hot, 1959, ou encore The Apartment/La garçonnière, 1960) l’a longtemps fait passer pour un simple amuseur, qui plus est à la patte jugée souvent lourde. C’est oublier que les plus grandes réussites de ses débuts de cinéaste sont des films sombres (Double Indemnity/Assurance sur la mort, 1944, ou Sunset Boulevard/Boulevard du crépuscule, 1950, par exemple), y compris Le Gouffre aux chimères qui nous est aujourd’hui proposé en réédition. Peut-être est-ce d’ailleurs l’échec commercial du film qui incita Wilder à se tourner vers la comédie  --  même fortement teintée de noirceur et reflétant une vision du monde dénuée de tout angélisme.

12 septembre 2012

Billy Wilder confirme son génie.


Stalag 17, de Billy Wilder (1953).

            C’est une excellente idée qu’a eue la Cinémathèque de proposer, en marge de la rétrospective Preminger, une projection du Stalag 17 de Billy Wilder  --  proposition d’autant plus pertinente que le cher Otto y interprète d’une façon particulièrement remarquable un rôle d’officier nazi d’une suffisance sadique dont il semble se régaler. Quant au film lui-même, s’il n’est pas inaccessible, très loin de là (on le trouve aisément en DVD), il n’est pas de toutes les œuvres de Wilder la plus connue ni celle que l’on considère avec le plus d’attention. Un observateur mal informé et abusé par un titre certes justifié mais qui ne rend qu’imparfaitement compte de son sujet pourrait en effet s’attendre à un de ces récits d’aventures dont un John Sturges fera plus tard ses choux gras (The Great Escape/La Grande évasion, 1963)  --  William Holden frayant en quelque sorte la voie à Steve McQueen. Il serait en fait bien loin du compte.

30 janvier 2012

Un Sherlock Holmes peut toujours en cacher un autre.

Sherlock Holmes 2: Jeu d’ombres, de Guy Ritchie.
La Vie privée de Sherlock Holmes, de Billy Wilder.
            Mais pourquoi suis-je donc allé voir cette seconde mouture d’un Sherlock Holmes new-look [1]  à l’esthétique passablement clipeuse, au milieu d’un parterre d’adulescents amateurs de pop-corn et de Coca-Cola, alors même que je n’ai pas vu la première et n’avais nulle envie de voir la seconde  --  sinon pour m’habituer mentalement et physiquement à un genre de spectacle où ne manqueront pas de m’entraîner dans quelques années mes vaillants petits-enfants. Bref, veni, vidi et à défaut de vici, je suis sorti de là comme on sort du grand huit d’un Disneyland en couleurs, cinémascope et son THX, avec les yeux en boutons de bottines, les oreilles bourdonnantes, le cerveau en capilotade (bien qu’il n’ait guère servi tout au long de la projection, croyez-moi) et le souffle court tant on s’est épuisé deux heures durant à courir après des effets de montage dont la rapidité tient lieu d’idée de mise en scène. Le virtuel prend ici le pas sur toute autre considération avec le seul souci d’en mettre plein la vue du public à coup de morceaux de bravoure et d’effets pyrotechniques aussi vains que bruyants. Ce n’est pas que Guy Ritchie ne connaisse pas son métier (il est même capable ici ou là de donner l’impression d’une mise en scène réussie), mais il ne peut s’empêcher de faire le malin, de remplacer l’humour par la dérision et de livrer finalement un produit industriel soigneusement calibré, ni bien ni mal filmé mais filmé autrement, qui ne se justifie que pour les profits substantiels qu’il ne manquera pas de générer et ne relève donc que très lointainement du cinéma (dont je sais bien, célèbre formule, qu’il est par ailleurs une industrie).
            Cependant (et pourquoi le taire ?) ce n’est pas avec le secret espoir de découvrir un chef-d’œuvre que j’ai perdu mon temps à ce blockbuster à peu près dénué de tout intérêt, mais pour revenir sur un autre Sherlock Holmes (dont rien dans l’actualité ne justifie qu’on en parle [2]), celui, sublime, de Billy Wilder dans La Vie Privée de Sherlock Holmes (The Private Life of Sherlock Holmes, 1970).