Möbius,
d’Eric Rochant (2012).
Ex-espoir déçu du cinéma français
qui débuta sur les chapeaux de roue avec Un
Monde sans pitié (1989), film générationnel qui connut une grande fortune
publique et critique et, d’une certaine façon, lui coupa les ailes à l’aube de
sa carrière (ce genre de mésaventure accompagne parfois un succès précoce),
Eric Rochant n’a depuis lors cessé de tâtonner en quête d’un hypothétique
second souffle, finalement jamais trouvé. Il s’est reconverti depuis peu dans
le polar nerveux à la télévision (la série Mafiosa),
ce qui lui a peut-être donné l’idée de revenir au monde glauque de
l’espionnage, précédemment exploré avec Les
Patriotes (1994). Cette fois-ci, il mêle l’actualité la plus immédiate (les
opérations financières douteuses capables à elles seules de ruiner une banque,
voire un pays) aux éternelles luttes souterraines qui opposent les services de
renseignements dans un combat où tous les coups sont permis -- et
surtout les plus tordus.