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27 mai 2012

Un "grand film malade".


Cosmopolis, de David Cronenberg (2012).

            Les lecteurs du roman de Don DeLillo un tant soit peu familiers avec l’univers de David Cronenberg ne s’étonneront guère de voir celui-ci s’attaquer aujourd’hui à l’adaptation cinématographique de celui-là. On sait que le cinéaste aime à se confronter à des romans réputés difficilement adaptables, du Festin nu, de William Burroughs au Crash de James G. Ballard en passant par le Spider de Patrick McGrath  --  et Cosmopolis, roman aussi étrange qu’inclassable mais constamment au bord du malaise et nimbé d’une étrange lumière onirico-fantastique, ne pouvait que retenir son attention et stimuler son imagination. Mélange de sexe et de mort dans un univers en décomposition, déchaînement d’une violence dont l’exposition de corps malmenés est la manifestation la plus tangible, omniprésence d’un monde virtuel où informer revient à surveiller et qui impose son envahissante présence, analyse enfin d’une psyché brisée dont les débris s’éparpillent sous le regard glacé d’un créateur, écrivain ou cinéaste, qui donne à voir davantage qu’il ne juge mais porte en lui la condamnation de son objet  --  autant de fils rouges dont Cronenberg ne pouvait pas ne pas s’emparer.