Holy
Motors, de Leos Carax (2012).
Vient un moment dans Cosmopolis (le film de David Cronenberg
aussi bien que le roman de Don DeLillo) où Eric Packer s’interroge sur ce qu’il
advient de sa somptueuse limousine une fois son service quotidien achevé. A
cette question, Leos Carax répond aux dernières images de Holy Motors en faisant philosopher un régiment de limousines garées
pour la nuit dans un gigantesque parking
-- rare moment divertissant
(encore que très platement filmé en un seul long plan fixe) d’un film qui
n’aura été finalement qu’un interminable pensum prétentieux et boursoufflé,
mais curieusement soutenu par une critique quasiment unanime dans
l’enthousiasme. Ou je ne comprends plus rien au cinéma (ce qui est après tout
possible), ou se manifeste ici un phénomène d’aveuglement collectif dont il
peut être intéressant d’essayer de comprendre au passage le fonctionnement.