Les
Bêtes du sud sauvage (Beasts
of the Southern Wild), de Benh Zeitlin (2012).
Voici donc le coup d’essai d’un
jeune cinéaste qui nous arrive tout auréolé d’une gloire surprenante :
accueil critique d’une rare ferveur et lauriers récoltés ici et là --
Grand Prix du jury à Sundance et Caméra d’or à Cannes, entre autres
distinctions. Ajoutons à cela l’axiome pas toujours justifié qui voudrait
qu’une production indépendante fût a
priori toujours peu ou prou intéressante, et l’on obtient à l’arrivée un
film attendu avec une impatience fébrile et beaucoup d’espoir -- un
film que l’on pourrait dire en somme déjà aimé avant même que d’être vu. Le
réveil n’en est que plus douloureux quand, au sortir de la projection, on se
lamente avec colère sur l’air de « tout ça pour ça », une fois
constaté que la montagne cinématographique qu’on nous promettait n’accouche que
d’une souris prétentieuse.