Le
Magasin des suicides, de Patrice Leconte (2012).
Il faudrait assurément réévaluer
l’abondante production de Patrice Leconte, cinéaste très irrégulier dont
certains films resteront à coup sûr alors même que d’autres sont d’ores et déjà
oubliés -- encore serait-il bon de vérifier qu’ils
méritaient de l’être. Lui qui a beaucoup vitupéré contre une critique elle-même
loin d’être au-dessus de tout soupçon, il n’est pas sans assurer une manière de
continuité avec un certain cinéma français
-- celui de cette « qualité
française » que Truffaut et ses amis stigmatisèrent en leur temps. Il serait
un peu hasardeux, si l’on veut poursuivre la comparaison entre les deux
époques, de le confondre avec des cinéastes comme Clouzot ou Becker mais, mutatis mutandis, sa carrière rappelle
celle d’un Christian-Jaque, capable du meilleur et du moins bon, voire parfois
du pire. L’un et l’autres ont été à l’origine de quelques succès populaires
mémorables, ce qui n’a rien de blâmable, et leurs filmographies respectives
montrent assez qu’ils ont su s’illustrer dans les genres les plus variés --
quoi de commun en effet entre Les
Bronzés (1978), Monsieur Hire
(1989) et Ridicule (1996) ? Et
aujourd’hui Leconte choisit une fois encore d’élargir sa palette en nous
proposant un film d’animation -- Le
Magasin des suicides.