Jane
Eyre, de Cary Fukunaga (2011).
Il n’y a pas de mauvais sujets et encore
moins de sujets démodés, en dépit de l’origine très littéraire et du caractère
résolument daté de certains d’entre eux, qui mêlent des intrigues
impeccablement construites à un charme légèrement suranné mais chargé d’une
sorte d’agréable ivresse romanesque. Ainsi, pour s’en tenir au seul registre
britannique, les sœurs Brontë, Jane Austen, Dickens ou, plus tardivement,
Thomas Hardy ont-ils été des sources d’inspiration largement mises à
contribution aussi bien par le cinéma que, plus récemment, par la télévision.
Certes moins célèbre que Les Hauts de
Hurlevent de sa sœur Emily, Jane Eyre,
roman écrit en 1847 par Charlotte Brontë, a-t-il connu diverses fortunes
cinématographiques, depuis la version réalisée en 1943 par Robert Stevenson
(qui n’était d’ailleurs pas la première) jusqu’à celle que nous propose
aujourd’hui le jeune cinéaste américain Cary Fukunaga, auteur d’un précédent et
premier film en 2009, Sin Nombre.