Après André de Toth avec La Rivière de nos amours c’est au tour de William Wellman de bénéficier pour La Ville abandonnée (Yellow Sky, 1948) d’une réédition en copie neuve au Studio Action de la rue Christine -- et c’est une excellente surprise.
Vieux briscard de l’usine à rêves, anarchiste de droite mais capable de soutenir bec et ongle un cinéaste du bord politique opposé (Abraham Polonsky pour son Willie Boy, 1970), Wellman a mené une carrière longue et variée commencée à l’époque du muet, qui sacrifie à tous les genres (films noirs, westerns, chroniques guerrières, drames sociaux, comédies et même pamphlets anti-rouge) et plutôt réussie dans l’ensemble -- ce qui explique d’autant moins l’oubli dans lequel il est tombé aujourd’hui. Outre la première version de Une Etoile est née (A Star is born, 1937), on lui doit notamment le célèbre Ennemi public (The Public Ennemy, 1931) où James Cagney écrase un demi-pamplemousse sur le visage de Mae Clarke, scène d’anthologie que Clint Eastwood fait figurer dans son récent J.Edgar. C’est dans la seconde partie de sa carrière et sur une période d’à peine plus de dix ans, entre 1942 et 1954, qu’il a réalisé six westerns variés et personnels, parfois même très novateurs, et sur lesquels je reviendrai dans quelques semaines, la Cinémathèque annonçant la projection de L’Etrange incident (The Ox-Box Incident, 1943) pour le début du mois de février.