Réédition de Funny Face (Drôle de frimousse), de Stanley Donen (1957).
Vu pour la dernière fois il y a plus
de trente ans, à une époque où je m’intéressais de très près au travail de
l’immense Fred Astaire, je gardais de Funny
Face le souvenir d’un spectacle trop soigneusement élaboré pour être
honnête, carrément plombé par de redoutables afféteries esthétisantes (le
numéro « He Loves and She Loves » notamment, avec son herbe trop
verte et ses trop blanches colombes) et d’où toute spontanéité paraissait
absente, tant (me semblait-il alors) Donen mettait d’ostentation à se chercher
des alibis culturels et intellectuels (ainsi de l’apport comme conseiller
visuel du très sophistiqué photographe Richard Avedon) pour bien faire
comprendre que lui, cinéaste intelligent et sérieux, ne se laissait pas prendre
aux naïvetés d’un genre qu’il jugeait mineur et, pour tout dire, indigne de son
talent.