Trishna,
de Michael Winterbottom (2012).
La carrière du britannique Michael
Winterbottom ressemble un peu à celle de son compatriote Stephen Frears. L’un
et l’autre sont des réalisateurs hyperactifs, travaillant aussi bien pour le
cinéma que pour la télévision ; l’un et l’autre affichent aussi une
production résolument hétéroclite et d’où toute unité semble avoir été
volontairement bannie. La comparaison s’arrête cependant là : sans doute
moins brouillon, maîtrisant à l’évidence mieux ses sujets, aussi divers
soient-ils, Frears présente une filmographie d’une qualité impressionnante
quand Winterbottom, peut-être plus enclin à prendre des risques en se lançant
dans des aventures parfois aléatoires, aligne en revanche davantage d’échecs
(ou, à tout le moins, de déceptions) que de réussites. Parmi celles-ci, citons
le récent The Killer inside me
(2010), excellente adaptation de l’excellent (et très noir) roman du grand Jim
Thompson (Le Démon dans ma peau[1]).
Et, plus lointainement, Jude (1996),
transcription cinématographique du Jude
l’Obscur de Thomas Hardy -- auteur vers lequel il revient aujourd’hui en
transposant son roman Tess d’Urberville
dans l’Inde contemporaine.