Lock
Out, de James Mathers et Stephen Saint-Leger
(2012).
D’un côté, si vous le voulez bien, Avengers de Joss Whedon, dont je
parlerai demain, production au budget mamouthesque de 220 millions de dollars,
de l’autre Lock Out, curieux objet à
l’origine incertaine et qui ne pèse que
30 millions de dollars, soit sept fois moins que l’autre, et au milieu, arbitres
de cet affrontement imaginaire, le grand ancêtre Roger Corman, empereur de la
série B d’antan, dont on sait combien l’inflation des budgets l’épouvante et le
scandalise, et John Carpenter, lui aussi grand cinéaste de série B, mais d’une
génération postérieure (il est né en 1948), qui n’a plus donné signe de vie
depuis bien longtemps maintenant[1]
et que Lock Out pille allégrement. Ne
sacrifiant à aucune espèce de présupposés, je précise d’entrée de jeu que ni
l’importance (ou la faiblesse) du budget d’un film, ni le choix d’illustrer un
cinéma dit «de genre» (qu’on opposerait absurdement à un cinéma «d’auteur») ne
sont pour moi des critères critiques recevables. Un blockbuster peut être un
excellent film quand un film «d’auteur» sera mauvais, et inversement. Mais on
l’a sans doute déjà compris.