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9 janvier 2012

"Un trop plein de ciel".

Premières notes pour un éloge de Jeff Nichols.

            Il y a des films dont les décors, naturels ou non, comptent autant, sinon plus, que les actions qui les traversent : avant-hier, les constructions de l’expressionisme allemand des années 20 aux lumières violemment contrastées ; hier, John Ford en son jardin de Monument Valley ; aujourd’hui, Jeff Nichols s’appropriant les vastes paysages de l’Amérique provinciale.
            De ce très jeune homme (il est né en 1978), et à bien considérer Take Shelter aujourd’hui et son précédent et premier film (Shotgun Stories, 2007) où il parvient à chaque fois à mener son récit jusqu’à son point ultime de tension avec la plus grande économie de moyens (je ne parle pas de budget), on peut déjà penser qu’il sera l’un des cinéastes majeurs de sa génération. Rarement en effet aura-t-on rencontré réalisateur aussi jeune faisant preuve d’entrée de jeu d’autant de maîtrise et de maturité tant au niveau de l’écriture du scénario (il est l’auteur complet de ses films) que de la mise en scène.