Réédition de Django, de Sergio Corbucci (1966).
Comme pour L’Esclave libre de Raoul Walsh, mais de façon peut-être plus
discutable, c’est à Quentin Tarentino, à la sortie de son film Django Unchained (qui n’a pas
grand-chose de commun avec l’autre, le nom de son personnage principal mis à
part) et à son insistance à vouloir réhabiliter, entre autres genres mineurs,
le western spaghetti, que l’on doit
aujourd’hui la réédition du Django de
Sergio Corbucci dans un circuit « art et essai » qui n’aurait jamais
imaginé le programmer un jour à l’époque de sa sortie en 1966. C’était en
rasant les murs, dans des salles de quartier ou dans un circuit spécialisé dans
le cinéma bis qui comprenait entre autres l’Amiral, au métro Bonne Nouvelle,
tout près du Rex, et le Concordia, je ne sais plus où, qu’on allait voir ce
genre de productions généralement ultra fauchées, ringardes la plupart du
temps, proposées uniquement en version française et parfois mutilées[1].
Mais les temps changent et l’on passe de la mauvaise conscience du cinéphile
dévoyé à des plaisirs certes coupables mais d’autant plus avouables qu’une
certaine forme d’opportunisme un peu snob vient volontiers brouiller les
cartes.