Le
Temps de l’aventure, de Jérôme Bonnell (2013).
On pouvait craindre (et la bande
annonce allait hélas dans ce sens) avec le dernier film de Jérôme Bonnell sinon
le pire (le cinéaste a jusqu’ici fait preuve d’une tenue de bon aloi) du moins
le récit très convenu d’une de ces « brèves rencontres » impossible
entre deux êtres que tout sépare, l’âge, l’éducation, l’origine géographique,
les activités professionnelles, et qui pourtant vont vivre une rapide mais
fulgurante passion amoureuse. Certes, Le
Temps de l’aventure, c’est aussi
cela, mais pas seulement, très loin de là, et Jérôme Bonnell s’attache tout
autant, sinon plus, à l’analyse de la psychologie de ses personnages qu’aux
seuls sentiments, pourtant très forts, qui les rapprochent. Il y a là quelque
chose d’un Stefan Zweig, auteur dont on parle beaucoup ces temps-ci,
explorateur exemplaire des angoisses de la psyché humaine confrontée à la
confusion des sentiments. Ainsi, mutatis
mutandis, se trouve-t-on davantage
du côté de « Vingt-quatre heures de la vie d’une femme », la nouvelle
de Zweig, que de Brève rencontre, le
film de Lean.